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Article sur Saint-Martin du Manoir du 18 février 1967
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Texte de cet article
M. André Mabire administre son village avec de très modestes moyens
Perché au bord du plateau, dominant la vallée de Saint-Laurent, Saint-Martin du Manoir est un lieu de promenade dominicale idéal. Le bourg, serré autour de son église offre, à quelques lieues du Havre, un ilot de calme et de paix. De ses origines, Saint-Martin a conservé son manoir du XVIème siècle, restauré récemment, et où l’on prétend qu’Henri IV aurait couché. Quant à l’église, seuls les fonts sont d’origine, c'est-à-dire des XIIème et XIIIème siècles.
Outre ces trésors du passé, Saint-Martin du Manoir réserve quelques coins charmants que l’on découvre en montant la côte depuis Gournay ou bien, de l’autre côté depuis Saint-Laurent de Brèvedent. Mais la tranquillité se paie d’une certaine manière et le calme du village signifie un peu trop une réelle absence d’activité. La population (615 habitants) est composée de quelques exploitants agricoles et surtout d’ouvriers d’usine ou d’ouvriers agricoles, travaillant tous au dehors.
Priorité à l’adduction d’eau
Cette absence d’activité propre au village signifie pour la commune un budget modeste et partant, très peu d’ambitions. M. André Mabire, maire depuis 1943, et le Conseil Municipal de Saint-Martin entreprennent avec des moyens restreints les opérations d’équipement indispensables au village.
C’est ainsi que, actuellement, environ le tiers de la population n’a pas l’eau courante. Deux tranches de travaux d’adduction d’eau potable doivent remédier à cette situation. La première tranche doit démarrer d’ailleurs prochainement.
Ces opérations sont entreprises par le Syndicat Intercommunal d’eau de Saint-Laurent de Brèvedent (groupant, outre Saint-Martin du Manoir, les communes de Gainneville et de Rogerville).
Pour assurer la liaison entre le bourg et les cinq hameaux de Saint-Martin, l’entretien des chemins communaux demande des ressources que la commune n’a pas. Aussi doit-elle recourir à l’emprunt pour achever la réfection des chemins non encore revêtus. Toutefois, la plus grande partie de ces chaussées est en état.
Vingt pour cent d’écoliers en moins
La population scolaire évolue à l’image de la population générale, aussi les trois classes de l’école ne sont-elles guère surchargées. L’effectif scolaire a même diminué d’environ 20% estime M. Mabire, après que la construction d’une classe supplémentaire eut été imposée à la commune. 3comme la population, l’effectif scolaire subit beaucoup de mutations » dit encore M. le Maire, qui ajoute : « Encore aujourd’hui, une famille quitte Saint-Martin, ce qui nous enlève cinq élèves ! »
Cette école va faire l’objet de nouveaux agencements. En effet, la commune a reçu une autorisation de travaux subventionnés pour l’aménagement de la cour de récréation et l’installation d’équipements sportifs dans la même cour.
Comme dans beaucoup de communes rurales, des jeunes entreprenants ont constitué un foyer, auquel M. Mabire a prêté une salle de la mairie en guise de local de réunion. « Ils ne sont pas très bien installés dans cette pièce, avoue M. le Maire, et nous voudrions leur donner un local plus pratique pour leurs activités. Cela commence à bien marcher, les jeunes qui sont sérieux organisent leurs loisirs intelligemment ».
Autrefois Saint-Martin avait son équipe de football mais les sportifs n’ont pas persévéré et aujourd’hui, la commune n’a même plus de terrain de sports.
La Kermesse des Anciens a remplacé l’ »Assemblée »
En matière de distractions, un Comité des fêtes se dévoue chaque année, à la belle saison, pour organiser une kermesse au profit des anciens. Cette kermesse a remplacé l’ »Assemblée » traditionnelle qui faisait venir quelques manèges durant plusieurs jours mais n’apportait aucun bénéfice à la commune. Pour « rentabiliser », M. le Maire a préféré que Saint-Martin organise soi-même les festivités, pour le plus grand bien des vieillards que la recette obtenue permet de choyer un peu. La kermesse attire des gens de l’extérieur, des Havrais aussi, et donne au village une animation insolite autant que provisoire.
Saint-Martin retrouve alors pour un an sa tranquillité que lui envient les citadins… et qui s’accompagne chez ses habitants d’une certaine philosophie fataliste et confiante.
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